Nation citoyenne : « Refondons la République
au-dessus de la droite et de la gauche »
« Il nous faut à nouveau penser le « bien commun », à travers un projet de citoyenneté, face à l’importation de modèles communautaristes. »
© Xose Bouzas / Hans Lucas
Ni un parti, ni une écurie, l’association « La Nation citoyenne » entend, dans le cadre de la présidentielle de 2022, contribuer à un projet de refondation républicaine au-delà des différences de sensibilités. Autour de colloques et d’ateliers, elle compte réunir des politiques de tous bords pour les faire dialoguer.
La « question républicaine » a été posée dès que la droite aussi bien que la gauche se sont détournées, l’une de l’héritage du général de Gaulle, l’autre de sa vocation sociale, pour se rallier, l’une comme l’autre, au néolibéralisme triomphant.
Il nous faut à nouveau penser le « bien commun », à travers un projet de citoyenneté, face à l’importation de modèles communautaristes. Et cela dans un monde désagrégé et déboussolé, où la rivalité sino-américaine ne débouche sur aucun projet de civilisation désirable et où la montée de l’obscurantisme dessine d’inquiétants « trous noirs ».
Les travaux de l’association s’organiseront à partir de cinq thèmes :
- La brique de base de la reconstruction d’un nouvel ordre international et d’une réorientation de la construction européenne est la nation « civique », telle que notre Révolution en a posé les principes, car la démocratie suppose un sentiment d’appartenance fort que seule la nation peut offrir.
- La reprise de contrôle de leur destin par les peuples passe par le desserrement de la « tenaille » États-Unis – Chine. L’« occidentalisme », c’est-à-dire l’alignement derrière la bannière américaine, n’est pas pour la France une solution.
- Il faut encourager l’avènement de tiers acteurs, principalement l’Europe.
- « L’Europe européenne » : à partir de ses nations, l’Europe doit devenir un acteur stratégique autonome. Elle doit être à géométrie variable : économie, monnaie, industrie, technologie, numérique, espace, énergie, sécurité, et donc innover en matière de coopérations renforcées, ouvertes vers l’Est et vers le Sud. Cela implique de revoir la philosophie et en tout état de cause la pratique des traités européens fondés sur la règle exclusive de la concurrence et du libre-échangisme dogmatique. Il faut associer la Russie à la définition d’une architecture européenne de sécurité et de coopération. Articuler les politiques nationales, celles de l’Union européenne et celles résultant de partenariats privilégiés (Russie, Grande-Bretagne, etc.). Même provisoirement isolée, la France doit maintenir le cap de l’autonomie stratégique européenne dans la longue durée. Nous ne sommes pas « contre l’Europe », mais contre le néolibéralisme qui l’a livrée à une mondialisation financière débridée. Nous sommes pour une Europe solidaire des nations et des peuples, fidèle à l’esprit des Lumières, « carrefour des civilisations », porteuse d’un universalisme raisonné.
- Une nouvelle refondation républicaine de la France.
Avec des institutions solides : le retour aux sources de la Ve République (déconnecter la durée des mandats présidentiel et parlementaire, réhabiliter le Parlement…). Avec aussi le souci de ressourcer la démocratie dans la République et de rompre avec la dérive vers le « gouvernement des juges ». Ainsi, citoyenneté, civisme, école, services publics, laïcité, récit national ouvert, doivent structurer le patriotisme républicain.
La Nation citoyenne souhaite aussi donner un contenu à la reconquête de l’indépendance industrielle, technologique, alimentaire et sanitaire par l’orientation de l’investissement et de l’épargne vers les secteurs stratégiques. Il s’agit de « Refaire France » autour de la reprise de l’intégration et l’accueil du désir d’assimilation. Il s’agit aussi de combattre l’islamisme politique, que nous ne confondons pas avec l’islam. La politique migratoire, qui dépend de la capacité d’accueil, doit faire aller de pair générosité et fermeté républicaines. La Nation citoyenne sera fidèle à l’esprit des Lumières, à rebours de la collapsologie, sans verser pour autant dans le scientisme.
Le but de l’association La Nation citoyenne est de faire surgir une « nouvelle offre politique », en amont des choix politiques proprement dits (choix des candidats, structuration en « partis »). L’association s’adresse aux républicains qui entendent rester fidèles à l’inspiration profonde de Jean Jaurès et de Charles de Gaulle et à la philosophie du Conseil national de la Résistance.
Il s’agit de ramener les classes populaires autour d’un projet à la fois national et européen, capable de dynamiser la meilleure part de nos élites et de donner au peuple français le sentiment qu’il peut renouer avec son destin et à nouveau « faire France ». Priorité à la réflexion ! La campagne des élections de 2022 n’est pas encore ouverte…
Signataires :
– Claude Nicolet, président de « La Nation citoyenne »
– Jean-Pierre Chevènement, ancien ministre
– Marie-Françoise Bechtel, ancienne parlementaire
– Céline Pina, chroniqueuse et essayiste, présidente de Viv(r)e la République
– Bernard Alix, philosophe, chargé de cours à l’université Paris-Nanterre, président de la maison du travail
– Jean-Yves Autexier, ancien parlementaire
– Guillaume Bigot, chroniqueur et essayiste
– David Cayla, économiste, enseignant-chercheur à l’université d’Angers
– Alain Dejammet, ancien diplomate
– David Desgouilles,chroniqueur et romancier
– Marie-Annick Duhard, ancienne diplomate, ancienne secrétaire général de la Comédie-Française
– Jacquelines Durando, enseignante
– Danièle Duwoye, membre du bureau de « République moderne »
– Marielle Gallo, avocate honoraire, ancienne députée européenne
– Jean de Gliniasty, ancien diplomate
– Bastien Gouly, président des « Rencontres républicaines »
– Christian Hutin, député, vice-président de la commission des Affaires étrangères, membre du bureau national du Mouvement des Citoyens
– Georges Kuzmanovic, président de « République souveraine »
– Jean-Pierre Lettron, animateur du réseau « Choisir le nucléaire », président de « l’association républicaine souverainiste »
– Christine Meyer, ancienne élue ville de Nantes et Pays de Loire.
– François Nicoullaud, ancien diplomate
– Gérard Pierre, vice-président de « Sauvons le climat », professeur émérite de physique-université de Bourgogne
– Anne-Marie Le Pourhiet, professeur de droit public
– Marie-Pierre Logelin, membre du bureau de République moderne
– Jean-Philippe Mallé, vice-président de « Oser la France », ancien député
– Benjamin Morel, maître de conférence à l’université Paris II Panthéon-Assas, membre du conseil d’administration de l’Institut Rousseau
– François Morvan, cancérologue, vice-président de « l’Union nationale citoyenne »
– Jean-Michel Quatrepoint, journaliste, essayiste
– Christian Rayot, maire et conseiller départemental
– Claudine Riffé, professeur de physique-université de Bourgogne
– Claire Roussel, cadre supérieure
– Jean-Éric Schoettl, ancien secrétaire général du Conseil constitutionnel
– Jean-Baptiste Thierrée, artiste, directeur du « Cirque invisible »
– Sylvie Toutée, cadre administratif